Saviez-vous que l’agriculture urbaine est un bon moyen de contribuer à améliorer la santé et la qualité de vie de vos citoyens, de stimuler l’économie locale et d’atteindre certains objectifs de développement durable? Voici comment trois villes nord-américaines ont facilité l’établissement de fermes commerciales et de jardins communautaires sur leur territoire.
Edmonton : modification du zonage
Le conseil municipal d’Edmonton a récemment approuvé un règlement de zonage qui entrera en vigueur en février 2016, et qui établit trois nouveaux usages du sol : fermes urbaines extérieures, fermes urbaines intérieures et jardins urbains.
Ces modifications s’inscrivent dans la lignée du plan de développement de la municipalité et de la stratégie alimentaire et d’agriculture urbaine dont s’est dotée Edmonton en 2012.
Selon les élus, une agriculture urbaine plus présente sur le territoire est un excellent moyen de stimuler l’économie locale et de contribuer à rendre la ville plus durable et résiliente sur le plan environnemental. De plus, l’utilisation de lots vacants ou sous-utilisés permettra un embellissement des lieux, et la vente de produits locaux dans des espaces temporaires rendra la ville plus vivante.
San Francisco : réduction des impôts fonciers
Depuis septembre 2014, San Francisco offre un rabais de taxes municipales aux propriétaires de terrains vacants, à condition qu’ils y permettent l’agriculture durant au moins 5 ans.
Cette mesure est un bon incitatif pour favoriser l’agriculture urbaine, car le terrain est réévalué au prix moyen des terres agricoles irriguées, ce qui représente une réduction substantielle d’impôts fonciers pour le propriétaire. La législation assure aux futurs fermiers urbains un contrat de cinq ans, afin que les projets de jardins se poursuivent même en cas de vente de la propriété.
San Francisco est la première ville à avoir adopté cette loi dans le cadre de l’Urban Agriculture Incentive Zones Act, voté en 2014 par l’État de la Californie. Cet incitatif financier permet notamment de réduire les longues listes d’attente pour obtenir un lot dans un jardin communautaire. Il améliore également la viabilité financière des fermes et des jardins commerciaux déjà établis.
D’autres comtés et villes de la Californie songent à adopter des lois similaires.
Boston : légaliser l’agriculture urbaine commerciale et faciliter les démarches des fermiers
Sous la houlette du maire Thomas Menino, Boston a entrepris en 2010, toute une démarche pour rendre légale la pratique de l’agriculture urbaine commerciale.
Le maire a notamment créé le Bureau des initiatives alimentaires (Mayor’s Office of Food Initiatives), qui en collaboration avec plusieurs partenaires, a amorcé un processus très poussé de consultation et de concertation pour modifier les règlements de zonage. Adopté en décembre 2013 par la ville, l’article 89 a rendu l’agriculture urbaine commerciale légale, tout en l’encadrant de façon détaillée.
Une fois l’article 89 adopté, le Bureau des initiatives alimentaires a voulu s’assurer que ce texte, légal et complexe, soit lisible et que les démarches des fermiers potentiels soient facilitées auprès des nombreux services municipaux concernés. Il existe donc une version vulgarisée de cet article, un document qui explique chacune des étapes administratives à franchir pour créer une ferme.
De plus, une application intégrant l’article 89 au règlement de zonage de Boston permet, en entrant une simple adresse, de savoir immédiatement ce qu’il est possible de développer à cet endroit : ferme sur toit, ferme intérieure, culture hydroponique, apiculture, etc.
Et vous, avez-vous déjà envisagé des mesures pour faciliter l’agriculture urbaine dans votre municipalité?
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