Plus de 150 personnes étaient présentes à la journée thématique Bâtir des collaborations durables pour mieux « Prendre soin de notre monde » dans nos municipalités, qui s’est déroulée le 5 décembre, durant les 22es Journées annuelles de santé publique. Extraits choisis.
Nous voulons et nous pouvons travailler ensemble pour améliorer la santé et la qualité de vie des citoyens.
Voilà qui résume en quelques mots les présentations et échanges de cette riche journée axée sur les réalités municipales en région. Pour y arriver de la façon la plus harmonieuse et efficace possible, trois points ont souvent été abordés au cours de cette journée.
1. Se connaître et se comprendre
Les acteurs de soutien doivent avoir une bonne connaissance et une bonne compréhension du rôle des élus, de leurs contraintes et de leurs priorités s’ils souhaitent établir et maintenir un partenariat fructueux avec le milieu municipal.
« Les élus sont aux prises avec de nombreux enjeux quotidiens, ce qui rend la gestion à moyen et long terme plus difficile, a expliqué Claire Bolduc, préfète de la MRC Témiscamingue. Restez compréhensifs et persévérants face à cette réalité dont on ne soupçonne pas la complexité. Ne baissez jamais les bras, parce que les projets inspirants et innovants présentés aujourd’hui sont la preuve que nous pouvons faire de bien belles choses ensemble. »
Cette connaissance du travail des élus inclut les contraintes budgétaires auxquelles ils font face. « Lorsqu’un projet proposé aux élus représente 4 % du budget municipal, c’est énorme, a souligné Pierre Bernardin, directeur général de la Ville de Sainte-Julie. Il est donc très important de s’entendre sur une vitesse de croisière commune qui tient compte de nos ressources. »
2. Travailler sur des projets arrimés aux priorités des MRC et des municipalités
Le rôle des élus a beaucoup changé au cours des années, ainsi que les besoins et les demandes des citoyens. En prenant soin d’arrimer les projets à cette nouvelle réalité, les acteurs de soutien seront en phase avec les priorités des municipalités.
Une des conditions gagnantes pour convaincre une MRC ou une municipalité de s’engager dans un projet est que ce dernier comporte différents volets, dont certains sont réalisables à court terme, ont souligné plusieurs présentateurs.
Et les acteurs de soutien ont des atouts pour aider les municipalités d’une MRC à dégager des besoins qui leur sont communs. C’est ainsi que la perspective des agents de promotion de la santé publique de la Montérégie a fait émerger un projet très concret qui s’est réalisé en moins d’un an dans la MRC du Haut-Richelieu: les Parcours Actifs.
Ce succès a eu une autre retombée bénéfique et durable : les 13 municipalités rurales ont créé un Comité rural en santé et qualité de vie (CRSQV) qui est axé sur des projets concertés ayant des retombées globales sur le territoire.
3. Ne pas frapper tous en même temps à la porte de l’hôtel de ville
C’est un classique : les municipalités reçoivent de nombreuses propositions de la part des multiples acteurs de soutien qui œuvrent sur le territoire. Bien qu’il y ait eu beaucoup de progrès à ce chapitre, il reste du travail à faire, ont affirmé les élus.
« On ne peut pas travailler avec tout le monde, mais on peut travailler ensemble et mettre nos ressources en commun, a dit Benoit Lauzon, maire de Thurso. Et nous avons non seulement le pouvoir, mais aussi le devoir de travailler ensemble pour remplir nos missions respectives auprès des citoyens. »
Les Tables intersectorielles régionales et les acteurs de soutien sont conscients de ce goulot qui peut nuire durablement à la collaboration avec les municipalités. Laurent Teasdale, agent de promotion de la santé à la DSP de la Montérégie, a proposé d’adopter une approche encore plus précise. « Il ne suffit pas d’éviter de créer un goulot d’étranglement, il nous faut aussi arriver avec la bonne personne, au bon moment et avec le bon message », a-t-il précisé.
Une journée qui va rayonner
Plusieurs des participants ont dit avoir apprécié la grande pertinence de cette rencontre en soulignant qu’ils allaient en partager les points forts dans leurs milieux. Il est vrai que l’enthousiasme et le plaisir de partager réflexions et bons coups ont été présents tout au long de la journée !
Pour lire d’avantage sur les JASP 2018 consultez les articles rédigés par l’équipe de journaliste de 100° :
- JASP 2018 : le monde municipal mobilisé autour de la qualité de vie
- JASP 2018 : zoom sur les environnements bâtis favorables à la mobilité durable
Visionnez également les capsules vidéo captées de la journée Prendre soin de notre monde :
- Des pratiques de collaboration inspirantes! Conférence de Sophie Paquin, Ph.D., urbaniste et professeure au Département d’études urbaines et touristiques, Université du Québec à Montréal
- Un panel d’élus échange sur le milieu municipal en transformation : y-a-t-il une place pour la qualité de vie? Panel animé par Denis Marion, maire de Massueville et président du Réseau québécois Villes et villages en santé
- Entrevue avec 4 intervenants à propos de la démarche Prendre soin de notre monde
Et revoyez les photos de la journée
JASP 2018 : La journée Prendre soin de notre monde en photo
Françoise Ruby, journaliste