Dans la campagne où j’ai grandi, la nature était abondante. Les paysans transmettaient leurs terres et leur passion de génération en génération. Le respect pour les produits du terroir était absolu, à l’image d’une tradition familiale solidement établie.
Je m’amuse à dire que dans mon village, il y avait plus de canard que d’habitant. C’est ma façon de dire que c’était un petit village. Le lait que j’allais chercher, à la ferme derrière l’auberge de ma grand-mère, était encore chaud dans mon petit bidon. On y voyait la crème en suspension qui me donnait de belles moustaches. On trouvait dans le goût du beurre la saveur de trèfle que la vache avait brouté. Un cochon profitait avec les restes de tables. Cela donnait de merveilleux jambons que ma grand-mère cajolait avec des herbes et du gros sel.
Je me suis parfois demandé si ce temps, ou les aliments goûtaient ce qu’ils devaient goûter, était à jamais chose du passé. Puis dans les deux dernières décennies nous avons pu constater cette volonté de découvrir et revenir sur ce que j’appelle le vrai. La synergie entre les chefs et les artisans, a apporté dans nos régions, des produits et un vent nouveau.
Et que dire de ces initiatives, tel celle de la MRC d’Argenteuil a mis sur pied. Ce projet agricole à caractère social sans précédent, en concertation avec les partenaires du milieu.
Un projet de sécurité alimentaire à la fois novateur et rassembleur, qui a pour but de bonifier l’offre des denrées alimentaires en légumes frais, cultivés localement.
Un bel exemple de solidarité et de prise en charge locale, qui souhaitons-le, devienne une source d’inspiration pour d’autres communautés québécoises.
Par: Jean soulard, chef et animateur de l’atelier Alimentation et municipalités: responsabilité, enjeux et opportunités présenté à la FQM en septembre 2015
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